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Libération
Interview

«Le gouvernement tire la France vers le bas»

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Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, dresse le bilan de la crise et du quinquennat présidentiel :
François Chérèque, après une entrevue avec François Fillon, le 25 août 2011 à l'hôtel Matignon, à Paris. (© AFP Pierre Verdy)
publié le 30 septembre 2011 à 0h00

Après les années noires de 2008 et 2009, l’économie tangue, faisant planer le spectre d’un nouveau drame social. Entretien avec François Chérèque, responsable de la CFDT, sur cette période d’incertitude et sur quatre ans et demi de pouvoir sarkozyste.

Après avoir baissé en début d’année, le chômage semble durablement reparti à la hausse. Cet échec est-il dû à la crise ou au gouvernement ?

C’est l’échec d’un pays qui n’a pas su s’adapter à la crise et qui, avec le retour des difficultés, fait clairement le choix du chômage. Les Allemands - puisqu’il est à la mode de se comparer avec eux - savent anticiper, en baissant collectivement le temps de travail et en recourant massivement au chômage partiel. En France, lorsque nous avons proposé, fin août, de faire de même, nous nous sommes fait rembarrer. La priorité du gouvernement n’est pas de lutter contre le chômage, mais d’établir un budget qui satisfasse les agences de notation.

Des actions avaient pourtant été entreprises en 2009…

On avait effectivement mis en place le Fiso (Fonds d’investissement social). Avec retard, certes, mais cela avait été fait. Et avec de vrais résultats dans plusieurs régions. Malheureusement, ce système n’a pas été pérennisé. Il faudrait aujourd’hui le réactiver, sans attendre d’être au pied du mur… Quand j’entends, par exemple, le patron de Peugeot expliquer qu’il a de la marge sur ses sous-traitants et ses intérimaires, et donc qu’il leur fera payer le choc de la crise économique, il y a un problème. C’est un vrai gâchis, deux ans à peine après les Etats généraux de l’industrie, qui avaient proposé de réfléchir par filière.

Craignez-vous une détérioration de la situation sociale ?

Il y a une inquiétude chez nos équipes sur le terrain, mais rien de