Trois semaines que ça dure. Trois semaines qu'ils dorment à même le bitume, à Zuccotti Park, tout près du quartier de la finance, dans l'ombre des nouvelles tours du World Trade Center, qui continuent de pousser. Le jour, ils jouent du tambour et brandissent des pancartes où l'on peut lire par exemple : «Vous avez faim ? Mangez un banquier !» Et ils se mettent à défiler dans le sud de Manhattan qui ressemble désormais à une zone assiégée, avec un seul mot d'ordre : «Occuper Wall Street.»

Chaos. Tout a commencé en juillet, après que Adbusters, un magazine canadien militant sur Internet, a appelé à aller manifester contre le «pouvoir de la finance» à New York. Plusieurs défilés ont eu lieu dans différents endroits de la ville puis, le 17 septembre, un groupe new-yorkais baptisé TheGeneral Assembly a décidé de sa première «marche» sur Wall Street. Depuis, les manifestants n'ont plus bougé. Trois cents à quatre cents personnes, la plupart très jeunes et se revendiquant de la mouvance anarchiste, ont monté leurs tentes ou installé leurs sacs de couchage sur le bitume. Le week-end, d'autres jeunes viennent les rejoindre. Et samedi, la police a procédé à 700 arrestations, alors que les manifestants avaient décidé d'aller défiler sur le Brooklyn Bridge, causant un véritable chaos dans le sud de New York.

«Ce que nous voulons, c'est que l'Amérique se réveille face à la crise», assure Alex, un étudiant et aspirant journaliste, qui s'e