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Libération
TRIBUNE

Un salarié de Pôle Emploi à son futur ex-patron

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par Claude Cherblanc, Conseiller à l’emploi, délégué syndical SNU Pôle Emploi FSU (Haute-Normandie)
publié le 3 octobre 2011 à 0h00

Conseiller à l'agence Pôle Emploi de Forges-les-Eaux, en Haute-Normandie, je suis aussi délégué syndical du Syndicat national unitaire, le SNU, affilié à la FSU. J'ai 57 ans, vingt-six années d'ancienneté à l'ANPE et trois dans l'usine à gaz que vous dirigez. J'ai acheté votre livre la Tête de l'emploi (Tallandier), par curiosité et par respect pour votre personne. Je pense, en effet, que vous faites preuve d'un certain courage en le publiant, au moment où, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, a décidé de se passer de vos services. Enfin, vous, comme vos prédécesseurs nous avez tellement inondés de notes de services, de communiqués et de directives prouvant, jour après jour, votre parfaite maîtrise de la langue de bois, que j'étais impatient de découvrir votre prose où la xyloglossie serait peut-être mise en sommeil. Je n'ai pas été déçu. En lisant vos lignes, j'ai navigué entre les larmes, l'indignation et, souvent, le fou rire. Vous écrivez, à propos de la crise financière : «Même si nous avions conscience d'une dégradation de la situation, jamais nous n'aurions imaginé l'ampleur et la durée du séisme. A l'époque, les prévisions du gouvernement et de certains économistes tablaient sur une reprise de la croissance au printemps 2009. Ce n'étaient pas quelques mois de difficultés économiques qui allaient freiner le projet de fusion. Lorsqu'il a été évident que la crise allait durer, nous étions trop avancés dans la mise en place de