Il travaille au back-office d'une grande banque parisienne. C'est là, «dans l'arrière-boutique de la salle de marché», comme il dit, qu'il traite les opérations financières conclues par ses collègues. Vendredi encore, loin du tumulte du front-office où officient les traders, ce jeune professionnel de la finance se montrait plutôt rassurant. «L'adoption par le Parlement allemand du plan européen étendant les pouvoirs du Fonds européen de stabilité financière va enfin mettre un terme aux craintes des investisseurs et donc des marchés», expliquait-il. Et vlan ! L'apaisement, une fois de plus, aura été de très courte durée. «En fait, rien n'a foncièrement changé, tentait-il d'ironiser, hier. Nous sommes dans la même pagaille. Ce qui vaut un jour s'effondre le lendemain. C'est comme ça depuis des mois.» C'est encore la Grèce qui a rallumé les craintes un peu partout en Europe.
Dimanche soir, Athènes, plombé par des plans d'austérité à répétition, annonçait que son déficit public serait ramené à 8,5% du PIB en 2011, soit un point de plus que l'objectif initial. Résultat : les craintes que la Grèce n'échappe pas au défaut de paiement ont (encore) fait tomber au plus bas le moral des Bourses européennes, suivant le mouvement des places asiatiques. Ces dernières imaginent désormais le pire des scénarios : une croissance chinoise en perte de vitesse avec, en toile de fond, une inflation trop élevée pour que Pékin puisse ef