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Récit

Dexia, une affaire qui croule

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En quasi-faillite, l’établissement de financement des collectivités paye sa folie des grandeurs et pourrait être démantelé.
Le siège de la banque franco-belge Dexia à La Défense, près de Paris, le 4 octobre 2011. (© AFP Eric Piermont)
publié le 5 octobre 2011 à 0h00

Dexia, clap de fin. Les détails du plan de démantèlement de la banque franco-belge n’étaient pas connus hier soir, mais l’histoire est écrite. Sauvé en 2008 de la faillite par les Etats, l’établissement financier n’a pas su encaisser les récents soubresauts des marchés et il ne passera pas l’année. C’est la fin d’une histoire binationale débutée en 1996 par la fusion du Crédit local de France et du Crédit communal de Belgique. C’est aussi un symbole qui s’effondre : celui d’une entreprise et de ses dirigeants, qui ont cru dans les bienfaits du libéralisme et de la Bourse pour assurer le financement des collectivités locales.

A l’origine de Dexia, il y a la vision d’un homme. Il s’appelle Pierre Richard, comme le comédien. Mais il n’a rien d’un comique : haut fonctionnaire proche de la droite, il a tenté et réussi, durant les années 80, une OPA sur le financement des collectivités locales. L’activité était auparavant confiée à la Caisse des dépôts, mais Richard a tout fait pour la placer dans une entité autonome qui lui soit confiée.

Aidé par les gouvernements Chirac et Balladur, il est ainsi à l’origine de la création du Crédit local de France (CLF) en 1987 puis de sa privatisation en 1993. A partir de là, la folie des grandeurs va s’emparer du haut fonctionnaire. En 1996, il fusionne le CLF avec le Crédit communal de Belgique pour former Dexia, la première fusion bancaire européenne. En 2000, il rachète coup sur coup la banque de détail néerlandaise Labouchère et l’américain