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Analyse

D’une crise à l’autre, la faillite des plans de sauvetage

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Les mesures décidées en 2008 n’ont pas suffi à anticiper la chute de Dexia.
publié le 6 octobre 2011 à 0h00

Dexia qui coule, un plan d’aide massif au secteur bancaire européen en préparation… Tout cela a un air de déjà-vu. En octobre 2008, les Etats de l’Union européenne s’étaient mobilisés pour sauver leurs établissements financiers en mobilisant des dizaines de milliards d’euros. Quant à Dexia, il avait échappé à la faillite grâce à une aide de 6,4 milliards d’euros, et à la garantie apportée par les gouvernements français, belge et luxembourgeois. La suite, on la connaît. Les banques ont profité du rebond des marchés - en 2009 et 2010 - pour spéculer de nouveau, engranger des bénéfices et distribuer des dividendes à leurs actionnaires. Mais la crise s’est propagée aux Etats surendettés, et les banques, qui possédaient de la dette publique, sont de nouveau fragilisées. Conséquence : les politiques, mécaniquement, proposent des solutions équivalentes à celles de 2008. Sans se rendre compte qu’elles ont mené à la situation actuelle.

Moins-value. L'aveuglement des autorités est édifiant. Pas plus tard qu'en mai, le gouvernement français pouvait, sans peur, dresser un bilan définitif et positif des plans d'aide aux banques. «Une récente étude Eurostat a montré que notre plan avait été le seul en Europe à bénéficier aux finances publiques : il a rapporté à l'Etat et aux Français 2,4 milliards d'euros», avait déclaré, tout fier, François Fillon. Ne se rendant pas compte qu'une vision comptable à court terme était totalement hors de propos, alors qu'une nouvell