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Libération
Reportage

En Grèce, «il n’y a pas de lumière au bout du tunnel»

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Les fonctionnaires étaient appelés à une grève générale, hier.
par Philippe Clergel, Correspondance à Athènes
publié le 6 octobre 2011 à 0h00

Tout un symbole que cette place Clafthmonos, où l’Adedy, la centrale syndicale des fonctionnaires, avait donné rendez-vous hier à ses adhérents à l’occasion de cette journée de grève générale du secteur public, la dixième de l’année. L’endroit tire son nom des «pleureurs», ces fonctionnaires qui, jusque dans les années 1900, perdaient leur place à chaque alternance et allaient y crier leur malheur. La garantie de l’emploi public a été inscrite dans la Constitution en 1911, mais, un siècle plus tard, le sentiment d’un douloureux retour en arrière a fait descendre dans le centre d’Athènes des dizaines de milliers de manifestants entre colère et inquiétude.

Fermeture. Colère contre les ponctions qui n'en finissent pas et inquiétude sur l'avenir, avec la mise en place de la grille unique des salaires (contre 104 régimes auparavant), qui conduira à de nouvelles baisses de revenus et à la fermeture d'organismes parapublics avec la suppression de dizaines de milliers d'emplois. Un premier versement dans une «réserve» de 30 000 personnes rémunérées à hauteur de 60% de leur salaire pendant un an doit toucher les plus âgés d'ici à la fin 2011, mais il inquiète déjà les plus jeunes comme Nikos, Stavros et Spyros, trois trentenaires qui tiennent la banderole du syndicat de DEH (l'électricien local qui doit être partiellement privatisé). Après sept ans de CDD, ils ont été titularisés au début de l'année. 451 euros de salaire de base mensuel, 740 euros net avec les primes