Au risque d'apparaître non pas comme un juge de paix qui apaise, mais comme un juge prévaricateur qui provoque des déséquilibres, Moody's a finalement décidé d'en remettre une couche. L'agence de notation financière a fait savoir qu'elle venait de dégrader la note souveraine de l'Italie. Autrement dit : acheter de la dette publique italienne devient nettement plus risqué pour les investisseurs. Moody's a fait chuter sa note italienne de trois crans (de Aa2 à A2), et non pas d'un ou deux crans comme les analystes le prévoyaient. Avec, en prime, «une surveillance négative», ce qui laisse entendre qu'une nouvelle sanction pourrait intervenir dans les prochains mois.
Bagatelle. «Cette fois, nous sommes peut-être entrés dans l'acte II de la crise de la zone euro, s'inquiète un trader. Moody's estime que l'Italie aura de plus en plus de mal à refinancer sa dette publique, qui atteint près de 1 900 milliards d'euros, soit 120% du PIB.» Bien sûr, l'agence estime que le risque d'un défaut de paiement reste «lointain», mais que la méfiance des investisseurs provoque une hausse de la «vulnérabilité» de l'Italie dans son accès au marché et à des taux soutenables. La meilleure preuve de cette inquiétude ? Le prix des fameux credit default swap (CDS), littéralement «permutation de l'impayé». Sur ce secteur financier non régulé, fréquemment dénoncé pour son opacité, le prix d'un CDS se négoc