Des pistes, mais pas encore de conclusions. C'est le bilan du nouveau rapport d'étape des experts judiciaires sur le crash du vol Rio-Paris, qui a fait 228 morts le 1er juin 2009 au-dessus de l'Atlantique. Ce document, que l'AFP et Libération ont pu consulter, a été présenté hier aux familles des victimes par la juge d'instruction Sylvia Zimmermann. Cette analyse des boîtes noires par les experts était très attendue. Car elle fait suite au rapport controversé publié le mois dernier par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), qui accablait les pilotes.
Le diagnostic des experts judiciaires est beaucoup plus équilibré. Ils ont, eux aussi, des reproches à faire à l’équipage, comme le manque de réaction aux alarmes et une certaine absence de dialogue dans le cockpit. Ils estiment également que le commandant de bord n’aurait pas dû aller se reposer à l’approche d’une forte masse orageuse, même s’il en avait le droit.
Suite au givrage des sondes de mesure de vitesse, le pilote automatique se déconnecte, cinq alarmes retentissent, l'avion descend. Les experts expliquent que le copilote installé aux commandes a d'abord eu le bon réflexe en cabrant l'appareil vers le haut. Mais la persistance de cet ordre à cabrer provoque ensuite le décrochage : la chute libre. Pendant cette phase, le rapport insiste sur la «confusion au sein de l'équipage». Malgré le retour du commandant, les trois pilotes ne comprennent pas qu'ils ont décroché. Les experts n'en disent