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Libération

L’iPod, baladeur sauvage

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Mai 1998
publié le 7 octobre 2011 à 0h00

23 octobre 2001 : Apple invite un panel de journalistes à son siège, à Cupertino, et brandit pour la première fois l'iPod. Jobs résume le concept d'une phrase : «la plateforme de notre mode de vie numérique» encore balbutiant. Il existait des baladeurs MP3, mais l'iPod crée la rupture : «Cela a été sans doute le moment le plus remarquable, celui où Apple a fait le choix de basculer vers le marché du loisir et du grand public», se souvient Gilles Babinet, alors à la tête de la start-up Musiwave. Apple, réduit aux Mac, ne pèse à l'époque que 5% du marché. Babinet poursuit :«On avait vu débarquer iTunes, une simple application dédiée à la musique. On voyait bien qu'il y avait des trucs bizarres en épluchant le système. On a compris deux ans plus tard, quand Jobs a sorti l'iPod.» L'iTunes Store, boutique en ligne lancée en 2003, devenant indissociable du baladeur. L'iPod résume la vision de Jobs : une molette pour circuler aisément dans sa discothèque, pas de synchronisation à gérer… les gens ne devaient plus se soucier de rien.

Jobs avait compris que la musique ne serait dématérialisée que si c'était simple. Jusqu'à imposer ses choix, quitte à frôler le «totalitarisme», selon Babinet : toute la musique confisquée, stockée sur le PC et sur l'iPod. L'écosystème au sens techno-économique du terme est en place. La consommation de musique numérisée peut décoller. Et sauver des eaux les majors en passe d'être balayées par la déferlante du télécharge