Une Eglise peut-elle survivre à son dieu ? Et un intendant remplacer un visionnaire ? Ces questions obsédaient déjà la planète high-tech depuis que Steve Jobs a confié, fin août, les rênes d'Apple à son adjoint Tim Cook. Désormais seul maître à bord, ce brillant logisticien de 50 ans sait que sa mission est impossible. «Allons, remplacer Steve ? Non, il est irremplaçable», a-t-il récemment dit à ses proches, selon le magazine Fortune. Une confidence érigée au rang de dogme officiel : «Steve laisse derrière lui une entreprise qu'il était le seul à pouvoir bâtir», prévenait hier le bref hommage publié à la une du site web d'Apple.
Steve et Tim, c'était le yin et le yang, deux hommes parfaitement opposés et complémentaires. Jobs était un colérique carburant à l'affect, Cook est plutôt du genre monstre froid. Une camarade de promo de son école d'ingénieur de l'Alabama le décrit comme «une personne pas vraiment sociable», qui «ne semblait pas vraiment s'intéresser aux gens».
Flinguer. Bourreau de travail (il se lève à 4 h 30) dopé aux barres énergétiques, ce fan de cyclisme qui vénère Lance Armstrong peut assaillir ses collaborateurs de questions et les flinguer en pleine réunion. Mais sans jamais élever la voix. «Si Jobs était haut en couleur, Cook, de son côté, était le type calme concentré sur les opérations qui s'assurait que la machine tournait bien dans la salle des moteurs», relate l'analyste Carmi Levy.
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