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Libération

Trichet lâche sa dernière vanne

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Pour son ultime conférence, le président de la BCE a annoncé de nouveaux prêts aux banques.
par Jean Quatremer, Envoyé spécial à Berlin
publié le 7 octobre 2011 à 0h00

«Depuis plus de quatre ans maintenant, nous naviguons dans des eaux turbulentes, des tempêtes, des ouragans inattendus.» Jean-Claude Trichet, après huit ans passés à Francfort, n'a pas caché, hier, son regret de quitter la barre du navire européen, alors qu'il est encore loin d'être dans des eaux sûres : «Nous affrontons la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, crise qui aurait pu être la pire depuis la Première Guerre» si les autorités monétaires et gouvernementales n'avaient pas réagi en 2007-2008, a martelé celui qui est encore pour trois semaines président de la Banque centrale européenne (BCE).

Pour sa dernière conférence de presse, à Berlin, il s'est bien gardé de «jouer au prophète» : «Plusieurs fois, nous nous sommes demandé si nous étions revenus dans des eaux plus calmes»,avant d'être déçus. Trichet a reconnu que«nous assistons à des évolutions structurelles profondes de nos économies», au moins équivalentes à celles qui ont suivi les chocs pétroliers de 1973 et 1979. En langage de banquier central, cela signifie que l'Europe est loin d'être sortie de l'auberge…

Sang. Jean-Claude Trichet a signé sa sortie en ouvrant à nouveau en grand le robinet à liquidités, afin d'aider les banques à traverser la crise de défiance actuelle, décision immédiatement saluée par les Bourses. En effet, les banques ont le plus grand mal à se financer sur le marché interbancaire, car elles rechignent à se prêter