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Libération

Un Nobel d’économie ultra-sophistiqué

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Théorie . Pour les Américains Thomas Sargent et Christopher Sims, le modèle keynésien simplifie à l’excès les réactions des acteurs économiques.
publié le 11 octobre 2011 à 0h00

«Méfiez-vous des a priori théoriques. Laissez parler les données.» Cette phrase, mille fois répétée, résume le contenu des travaux de Christopher Sims. Avec Thomas Sargent, lui aussi lauréat du prix Nobel d'économie, il est un des représentants de l'école néoclassique. De tendance libérale, ces deux chercheurs américains ont consacré leur carrière à la conception de modèles macroéconomiques ultra-sophistiqués.

Variables. Tout commence au milieu des années 70. Deux types de modèles macroéconomiques tentent alors de reproduire les grandes variables de l'économie, histoire de simuler les effets d'un choc externe au modèle, comme la hausse du pétrole ou du chômage sur la demande des ménages. Le taux d'emploi, le taux d'intérêt, le déficit public, l'épargne des ménages, leur niveau de consommation, l'investissement des entreprises… Tout ce qui est mesurable y est reproduit sous forme de variables. Les choses sont relativement simples. Et le monde se partage en deux écoles. D'un côté, un modèle, tendance plutôt libérale, dans lequel tout finit par retrouver un équilibre grâce à l'efficience des agents économiques. De l'autre, un modèle keynésien, capable de rendre compte de l'impact de tout changement de politique monétaire ou budgétaire sur la consommation, l'épargne ou encore le chômage. Un modèle qui, dès l'après-guerre, domine la plupart des grandes économies et permet de corriger les déséquilibres… mais qui semble atteindre ses limites lors du premier