«Il s'agit d'un malentendu.» C'est par cette phrase que le porte-parole de Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a tenté de calmer les esprits. Le message de ce dernier semblait pourtant on ne peut plus clair. Interrogé lundi soir par la chaîne de la télévision publique autrichienne ORF sur le fait de savoir si l'Europe discutait d'une décote de la dette grecque de 50 à 60% pour les créanciers privés, Jean-Claude Juncker a répondu, sans la moindre hésitation : «Nous discutons sur plus.» Une phrase qui a sonné comme une petite bombe pour les détenteurs de titres grecs, et peut-être aujourd'hui pour les marchés financiers.
Selon son porte-parole, qui a tenté de déminer ses propos, le président de l’Eurogroupe voulait seulement dire que les responsables européens discutent d’une décote supérieure à celle qui avait été décidée lors du sommet européen du 21 juillet. A l’époque, l’accord prévoyait plusieurs mesures pour tenter de sortir la Grèce du marasme économique, dont une réduction du niveau de la dette publique. Réduction qui passait par l’acceptation par les banques étrangères, détentrices d’obligations grecques, d’une décote sur leurs titres. Tout le monde ou presque consent alors à une décote de 21%. A une condition, que 90% au moins des banques étrangères acceptent, sur la base du volontariat. L’enjeu n’est pas mince : sur les 350 milliards d’euros de dette publique grecque (près de 160% du PIB), les banques étrangères en détiennent près de la