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Interview

«La mondialisation a échoué car ceux qui en profitent préfèrent le fétichisme de l’épargne»

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Pour la démondialisation. Kostas Vergopoulos, professeur d’économie à l’université de Paris-VIII :
publié le 12 octobre 2011 à 0h00

Professeur d’économie à Paris-VIII, Kostas Vergopoulos estime que la démondialisation a déjà commencé.

Pourquoi faudrait-il accepter l’idée que la démondialisation va s’imposer ?

La démondialisation n’est pas un courant de pensée. C’est un constat. La crise actuelle sonne le début du processus. Jusqu’en 2008, le moteur de la mondialisation était surtout la mobilité des capitaux et une forte intégration mondiale des marchés financiers. Au point que cette intégration a donné lieu à un seul et même marché financier mondial. La libre circulation des capitaux, doublée d’une dérégulation et d’un retrait des Etats, a provoqué le surendettement. Des Etats, mais aussi les ménages, et surtout des banques et des entreprises…

Avec quelles conséquences ?

L’explosion des bulles spéculatives révèle l’ampleur des déséquilibres. Au final, le surendettement des économies des pays occidentaux débouche sur un mouvement inverse : celui du désendettement. Ce qui implique une régression de la mondialisation qui a cessé d’être financée par une moindre mobilité des capitaux. Les pays tentent de retrouver leur équilibre sur une base nationale ou régionale.

A qui pensez-vous ?

Pour tenter de relancer leurs économies, les Etats-Unis, le Brésil ou la Chine essaient de dévaluer leur monnaie. C’est exactement ce que fait Barack Obama, qui non seulement joue sur la valeur du dollar, mais qui par ailleurs n’est pas hostile à du protectionnisme. Tout le monde tente de réagir, sauf l’Europe qui reste ultralibérale, en retard d’une guerre. Elle se bat encore pour une monnaie forte, malgré l’endommagement grave de son tissu productif e