Des quotas pour faire avancer la mixité au sommet des entreprises. Pour le gotha féminin des affaires qui se retrouve ce matin à Deauville à l’occasion de la septième édition du Women’s Forum, l’idée de forcer la promotion des femmes aux postes de responsabilités fait désormais partie de l’arsenal juridique nécessaire pour bousculer des organisations qui reste désespérément patriarcales.
Après la Norvège en 2003, la France a intimé en janvier aux grandes entreprises de féminiser leurs conseils d’administration. Avec un objectif précis, assorti de pénalités : porter la proportion d’administratrices à 40% d’ici 2015. A son tour, l’Europe s’est saisie de la question : mi-juillet, la commissaire Viviane Reding a menacé de faire voter en 2012 une loi similaire à l’échelle de l’Union, si les entreprises ne rectifient pas le tir d’elles-mêmes.
Les grands groupes, dont les organes de gouvernance étaient jusque-là quasi exclusivement masculins, réagissent au bâton. En 2009, les femmes n'occupaient que 10% des sièges dans les conseils d'administration des firmes du CAC 40. A la fin de la saison des assemblées générales 2011 (mai-juin), la proportion a doublé, passant le cap des 20% avec 119 sièges attribués. Un seuil qu'avant l'intervention du législateur, une petite poignée d'entreprises seulement - BNP Paribas, Michelin, L'Oréal, Pernod Ricard et la Société générale - pouvait se targuer d'avoir atteint. Ces résultats tangibles cachent cependant des résistances fortes. «Au moment o