Les banques européennes, fragilisées par la crise des dettes publiques qu'elles ont contribué à créer et à aggraver en vendant à tour de bras des obligations d'Etat, doivent être «d'urgence» recapitalisées, a martelé, José Manuel Barroso hier devant le Parlement européen. Mais le président de la Commission n'a avancé aucun chiffre. Pour lui, l'urgence est de trouver une «solution pour briser le cercle vicieux entre les doutes sur la soutenabilité des dettes publiques, la stabilité du système bancaire et les perspectives de croissance de l'Union».
Ratio. Le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement du 23 octobre s'annonce, de ce point de vue, décisif, et les marchés en attendent énormément. Cette fois, il n'est pas question d'échouer, la «crise menaçant de devenir systémique», comme l'a souligné Barroso. Les chiffres les plus contradictoires circulent sur le coût que représentera cette recapitalisation des banques. Ainsi, le Fonds monétaire internationale (FMI) a cité une fourchette de 100 à 200 milliards d'euros pour l'ensemble des établissements européens, la banque d'affaires américaine Morgan Stanley évoquant même, selon le Financial Times, le chiffre de 275 milliards d'euros… Dans tous les cas, il est certain que le ratio de fonds propres «durs» (le «Tier 1» composé du capital, des réserves et des résultats non distribués) exigés des banques, actuellement de 5%, devrait être relevé au-delà des 7% d'ici à 201