Plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans les villes. D’ici vingt ans, 70% des humains seront citadins. Comment faire pour que nos villes restent vivables et durables, pour éviter que l’humain soit si coupé de son milieu naturel qu’il se flétrisse ? Quelque 60% des Français pensent que d’ici dix ans, ils vivront moins bien dans les villes, et plus de 70% redoutent une ville plus peuplée, plus anonyme. Deux courants, l’un venu d’Italie, l’autre des Pays-Bas, esquissent les contours de cités dans lesquelles il fait bon vivre.
Le plus ancien est Città Slow («villes lentes»), un réseau lancé en 1999 en Italie, et directement inspiré par Slow Food, le mouvement qui milite contre la malbouffe, l'uniformisation des goûts et l'alimentation industrielle. La charte de Città Slow prône le «bien-vivre» et stigmatise l'homogénéisation de nos modes de vie, la globalisation. Contre le culte de la vitesse et la dictature de l'urgence, elle fait l'éloge du temps retrouvé, de la lenteur pour restaurer la qualité de vie. Le mouvement s'est vite étoffé puis transformé en un réseau international qui compte aujourd'hui 142 villes dans plus d'une vingtaine de pays.
Zones piétonnes
Concrètement, une ville candidate doit compter moins de 60 000 habitants. Città Slow écarte en effet les grandes agglomérations pour privilégier une échelle compatible avec les capacités humaines de perception et de déplacement. Un comité scientifique vérifie ensuite que la v