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Libération

En Suisse, un impact limité

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Dans la Confédération helvétique, l’action militante n’est pas relayée politiquement.
publié le 15 octobre 2011 à 0h00

«Occupy Paradeplatz !» Depuis plusieurs jours, l'invitation circule sur les réseaux sociaux. Ils devraient être plus d'un millier ce samedi sur l'austère place au centre de Zurich où trônent les sièges de UBS et Crédit suisse, les deux géants bancaires helvétiques. C'est à cette même place que songeait Churchill quand il qualifiait les banquiers suisses de «gnomes de Zurich». Des rassemblements sont aussi prévus à Bâle et Genève. Sur Facebook, les Indignés suisses, qui s'inspirent des anti-Wall Street américains, dénoncent le système financier et la prépondérance des banques, «sauvées par le contribuable quand elles vont mal, puis laissées entièrement libres d'accumuler les profits et de les verser dans la spéculation». Selon Fabian Fuhrer, un animateur du mouvement «We are change» en Suisse, «les banques ont actuellement plus à dire que les citoyens».

A quelques jours des élections fédérales du 23 octobre, où la droite dure isolationniste devrait progresser pour atteindre le tiers de l'électorat, l'apparition d'Indignés dans la Confédération peut surprendre : contrairement à ses voisins, le pays ne connaît pas la crise. Endettement limité, chômage bas, les indicateurs sont plutôt bons. Du coup, «la critique du système économique et la remise en cause des autorités politiques, passives et compromises avec les élites financières, n'a pas trouvé place dans la campagne électorale, note Florence Passy, professeur associé en sciences po