Le jour n'est pas levé mais la place est noire de monde. Plus qu'une chaîne humaine, c'est un véritable blocus de manifestants qui s'est formé à Zuccotti Park, dans le sud de Manhattan, devenu depuis le 17 septembre le quartier général des anti-Wall Street. Quatre mille, cinq mille personnes peut-être se sont rassemblées et peu après 6 heures du matin, une clameur est montée entre les gratte-ciel. «Victoire,victoire», reprend la foule en chœur. La mairie de New York vient d'annoncer que le propriétaire de l'endroit avait finalement décidé de reporter le nettoyage du parc et de renoncer à faire partir les manifestants. «C'est un truc énorme, commente Chris Longenecker, qui campe ici depuis le début, en réalité, ils voulaient nous expulser et mettre un terme à tout cela. Mais nous sommes plus forts qu'eux.»
Al Gore. Le coup de force est plus que symbolique pour un mouvement qui est en train de prendre de l'envergure. Quatre semaines après s'être installé à Zuccotti Park, «Occupy Wall Street» a fait des émules partout aux Etats-Unis. Ce week-end, des manifestations sont prévues dans près de cent villes américaines, pour dénoncer tout à la fois l'emprise de la finance sur le monde politique et réagir au marasme économique. Un sondage de Time Magazine a révélé cette semaine que 54% des Américains apportaient leur soutien aux protestataires. Plusieurs démocrates, dont Al Gore, l'ancien candidat à la présidence,