Coup de tonnerre chez Air France-KLM. Le directeur général du groupe et de la compagnie tricolore, Pierre-Henri Gourgeon, 65 ans, a été brutalement débarqué, hier soir, par son conseil d’administration. Alors que ce même conseil l’avait reconduit pour quatre ans en mai. Gourgeon a présenté sa démission et quitté son bureau dans la foulée. Le président du conseil, Jean-Cyril Spinetta, 68 ans, reprend dès ce matin les rênes du groupe. Tandis qu’Alexandre de Juniac, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et ex-dirigeant de Thales, deviendra à la mi-novembre PDG d’Air France.

Gourgeon paye la déconfiture financière de la compagnie, déficitaire depuis 2008, avec 1,5 milliard d'euros de pertes en trois ans. Mais cela n'aurait pas suffi à provoquer sa chute s'il n'avait pas été exécuté par son mentor et ex-patron, Jean-Cyril Spinetta. Gourgeon a appris la nouvelle vendredi après-midi, lors d'un comité des nominations du conseil d'administration. «Le ciel lui est tombé sur la tête», explique un proche du dossier. Spinetta, présent autour de la table, n'a pas décroché un mot.

«Papys». Ainsi s'achève une complicité de près de trente ans. Ces deux socialistes se sont connus en 1984 au cabinet du ministre des Transports. A Air France, Spinetta a fait de Gourgeon son numéro 2 en 1997. Puis l'a installé aux commandes en janvier 2009 - malgré les réticences de l'Elysée -, lorsqu'il a pris du recul à la présidence du conseil. Très vite, la successio