La crise de la dette souveraine, si elle n’est pas traitée à la racine, menace la zone euro, conçue pour garantir la stabilité face aux désordres du monde. Quelles que soient les décisions à prendre en termes de recapitalisation des banques, il est vital que l’Union européenne et l’Union économique et monétaire se dotent à la fois de règles plus contraignantes et de moyens financiers qui confortent le rôle européen et international de l’euro. La création souvent évoquée d’obligations européennes jouerait un rôle déterminant sur ce registre, à condition de bien distinguer les défis de la zone euro et ceux de l’UE des Vingt-Sept, en mobilisant deux types d’obligations aux vocations différentes.
Des «eurobonds» émis par le Mécanisme européen de stabilité. Il s'agit d'abord de confirmer que la zone euro est le cadre privilégié d'une responsabilité conjointe et solidaire entre les Dix-Sept, tous confrontés à une crise de la dette qui frappe la plupart des pays industrialisés. La mise en place du Fonds européen de stabilité financière a été un premier signe, de même que l'instauration du Mécanisme européen de stabilité (MES) à l'horizon 2013. Le MES doit désormais servir de socle technique et politique sur lequel bâtir un dispositif plus efficace. Le projet de traité sur le MES prévoit une dotation en capital de 700 milliards d'euros (dont 80 milliards en capital libéré) et une capacité d'intervention de 500 milliards. Ces montants doivent être accrus si l'on veut