Le moment est venu de restructurer la dette de la Grèce. Malgré des coupes budgétaires massives et le soutien financier international, Athènes n’a pas été en mesure de stabiliser sa dette qui atteint désormais près de 160% du PIB. La baisse du PIB de 14% en termes réels entre 2008 et 2011 a empêché tout accroissement significatif des recettes fiscales. La Grèce est piégée dans un cercle vicieux où tout accroissement additionnel de la pression fiscale déprime l’activité, ce qui entraîne un accroissement supplémentaire de la pression fiscale, qui contracte encore davantage l’activité et ainsi de suite.
Le plan européen de juillet inclut une proposition de restructuration volontaire de la dette grecque négociée avec The Institute for International Finance (IIF) représentant les grandes banques internationales créancières. Selon ce plan, un détenteur de 100 euros de dette grecque l'échangerait contre 80 euros d'une nouvelle dette, qui aurait une maturité plus longue et un taux d'intérêt en moyenne plus élevé. Le remboursement du principal à l'échéance, 80 euros, serait garanti par le dépôt par la Grèce d'un collatéral [une garantie, ndlr] formé d'obligations notées AAA, c'est-à-dire sans risque.
La question clé est : quelle est la réduction du fardeau de la dette grecque, en jargon financier décote ou «haircut», qui résulte de cet échange ? Selon l'IIF, cette décote s'élèverait à 21%. Mais ce qui semble, en apparence, un effort substantiel du secteur privé se rév