Leur pouvoir suscite inquiétude, interrogation, voire de la colère. Mais leur rôle reste capital. Elles ? Ce sont les agences de notation Standard & Poor’s, Fitch et Moody’s. Ces trois nouveaux maîtres du monde règnent sans partage sur le juteux marché de la notation financière. Leur pouvoir semble même évoluer dans un sens inversement proportionnel à celui de leurs erreurs. La crise financière des pays du sud-est asiatique en 1997 ? Elles ne l’ont pas prévue. La descente aux enfers de l’Argentine en 2001, le bidouillage des comptes d’Enron, la déconfiture de Parmalat, la crise de subprimes aux Etats-Unis, la déroute de Lehman Brothers… elles n’ont rien vu. Et, pourtant, c’est bien ces agences qui scellent le destin des Etats. Celui de la France est entre les mains de Moody’s. Qui, hier, a donc clairement expliqué que la note française pourrait passer du sacro-saint Aaa à un vulgaire Aa1.
«Intolérable». A l'heure actuelle, la note de la dette française est assortie par Moody's d'une perspective «stable». Mais, en annonçant qu'elle va étudier au cours des trois prochains mois la perspective d'évolution de cette note et de la passer s'il y a lieu de «stable» à «négative», Moody's avertit qu'elle est susceptible de l'abaisser à moyen terme (le plus souvent à une échéance de trois à douze mois). La France fait désormais l'objet d'une surveillance économique de tous les instants : pendant les six prochains mois, les finances publiques he