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A Pôle Emploi, «insultes et gifles» au quotidien

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Social . La prise d’otages survenue lundi à Paris révèle le malaise des salariés depuis la fusion ANPE-Assédic.
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

A8 h 30 hier matin, la prise d'otages de lundi est encore dans toutes les têtes à l'agence Beaumarchais de Pôle Emploi, dans le XIe arrondissement de Paris. Les conseillers sont réunis à côté de la machine à café. Ils ne savent pas s'ils vont reprendre le travail. «La direction ne nous a rien dit. Moi, je ne veux pas reprendre le service, je ne me sens pas en sécurité», s'exclame Joëlle, masquant son inquiétude derrière un sourire.

La journée de lundi a traumatisé tout le monde. Sous la menace d'une arme à feu factice, un forcené a séquestré, pendant trois heures, la directrice et le sous-directeur de l'agence, avant de se rendre à la police. Fleur, la conseillère entrée la première en contact avec le preneur d'otages, n'est pas venue. «Elle est très secouée. Je pense qu'elle va se faire arrêter, peut-être déclencher un accident du travail. C'est un choc psychologique», explique un salarié.

«Désorganisé». Dans la rue Pelé, une dizaine d'usagers attendent. Le rideau se lève, les demandeurs d'emploi entrent. Dix minutes s'écoulent, puis la directrice de l'agence donne l'ordre de fermer à nouveau l'accueil. Les salariés viennent d'exercer leur droit de retrait, comme la loi les y autorise lorsque l'on se retrouve «confronté à un danger grave pour sa vie ou pour sa santé».

Une psychologue retrouve le personnel à la cafétéria, leur annonce qu'elle va les recevoir toute l'après-midi par petits groupes. «Il faut que ceux qui é