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Analyse

Entre la Commission et les Etats, un discret bras de fer européen

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A l'approche d'un Conseil européen à fort enjeu, la Commission européenne a décidé de montrer ses muscles face à des Etats toujours divisés sur les mesures à prendre.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président de l'Union européenne, le 4 octobre 2011 à Bruxelles (© AFP John Thys)
publié le 20 octobre 2011 à 17h34

Pour José Manuel Barroso, ça commence à bien faire. Le président de la Commission européenne est décidé à ne plus laisser les Etats européens régler la crise des dettes entre eux, de la manière laborieuse que l'on sait. Dans le discret rapport de force qui l'oppose au président du Conseil européen (rassemblant les chefs d'Etats et de gouvernement), Herman Van Rompuy, le Portugais s'efforce désormais de reprendre la main.

Depuis le début de la crise, ce sont bien les Etats, avec la Banque centrale européenne, qui occupent le devant de la scène. Et incarnent, pour l'opinion, la riposte européenne au jeu des marchés, reléguant dans l'ombre la Commission et son président. «Le rapport de force entre les niveaux national et communautaire est ancien, rappelle Frédéric Allemand, maître de conférence à Sciences-Po, spécialiste de l'Union européenne. Mais il s'est renforcé dans le contexte de crise: aujourd'hui, les fers de lance de l'Europe s'appellent Sarkozy et Merkel», pas Barroso.

Ce dernier a récemment décidé de passer à la contre-attaque: «La réalité, c'est que la coopération inter-gouvernementale n'est pas suffisante pour sortir l'Europe de cette crise, avait-il déjà lancé fin septembre devant le Parlement européen. Nous avons besoin plus que jamais de l'autorité indépendante de la Commi