Aux urnes, fonctionnaires ! Pour la première fois aujourd’hui, la quasi-totalité des agents publics (hors collectivités territoriales, ministères de l’Intérieur et de la Justice), sont appelés à élire, le même jour, leurs représentants dans les différentes instances de concertation. Soit plus de trois millions de personnes en France concernées par cette élection. Un scrutin historique, né d’une réforme de 2010, et dont l’objectif est de renforcer, sur le modèle de la loi de 2008 dans le privé, la légitimité des organisations syndicales dans leurs rapports avec l’Etat-employeur. Mais cette élection s’inscrit dans un contexte lui aussi historique : jamais la fonction publique n’avait été autant bouleversée que sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Et pas vraiment - à entendre ses représentants - dans le meilleur sens. Tour d’horizon des «coups» encaissés par les fonctionnaires depuis plus de quatre ans, et qui pourraient peser sur le scrutin.
Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux
Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, selon le rapport du député Gilles Carrez sur le projet de loi de finances 2012, la masse salariale de l'Etat devrait diminuer l'an prochain de 167 millions d'euros (hors pensions). Le fruit du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qui aura conduit, au total, à la suppression de 150 000 agents de l'Etat sur l'ensemble du mandat de Nicolas Sarkozy. Pour 2012, cette mesure devrait même atteindre