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Libération

Les autorités ont sciemment fermé les yeux

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Dès 2010, la Banque de France était au courant de l’état des finances de Dexia.
publié le 21 octobre 2011 à 0h00

Qui savait, dès l’été 2010, que Dexia était assuré de couler à la moindre alerte sur les marchés ? Les autorités de contrôle française et belge. Et qu’ont-elles fait ? Pas grand-chose. Le rapport pointant la gestion calamiteuse de la banque et les risques de voir se produire une nouvelle crise de liquidités n’a eu aucune suite. Malgré des menaces, Dexia n’a pas été sanctionnée, et les critiques n’ont pas été rendues publiques. La banque s’en est tirée en promettant d’améliorer la situation, avec la conclusion que l’on connaît : un démantèlement en catastrophe, et l’Etat une nouvelle fois mis à contribution.

Responsable évident de cet enterrement, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dirigeant de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP), qui supervise les banques. Mais aussi, très probablement, Christine Lagarde, ministre de l’Economie à l’époque. Depuis 2008, l’Etat est représenté au conseil d’administration de Dexia, notamment via la Caisse des dépôts. Et il n’a pas pu ne pas être au courant du rapport, et de son absence de conséquences.

Sévère. A l'origine, il y a une mission d'inspection menée en 2009 par la Commission bancaire, l'ancêtre de l'ACP, sur Dexia crédit local (DCL), la filiale française de Dexia. Objectif : examiner la manière dont sont valorisés «les produits complexes», des dérivés de taux ou de crédit, devenus toxiques avec la crise. Le sujet est sensible : c'est en partie à cause de ces produits que la banque a conn