La zone euro fait penser à ce dessin animé où Wile E. Coyote poursuit Road Runner : elle continue à courir au-dessus du vide, et ce n'est que lorsqu'elle en prendra conscience qu'elle chutera. Il faut vite revenir sur la terre ferme. Mais voilà, «il y a des gens en Allemagne qui ne se rendent pas compte que nous sommes déjà au-dessusdu précipice, regrette-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Si nous ne parvenons pas à un accord lors des deux sommets de dimanche et de mercredi, ça sera une catastrophe pour l'euro». Les marchés sont nerveux, et «si l'on n'avance pas suffisamment dimanche», la semaine pourrait être terrible. Seule lueur d'espoir vendredi : la directrice du FMI, Christine Lagarde, a annoncé qu'elle proposerait à son conseil d'administration de débloquer le prêt de 8 milliards à la Grèce pour lui éviter la faillite.
Dramaturgie. Si depuis deux ans l'Elysée s'efforce de minimiser les risques que représente la crise de la dette souveraine pour l'existence de la monnaie unique, cette fois-ci, c'est terminé. On est persuadé que l'euro survivrait difficilement à un échec. Il faut non seulement régler une bonne fois pour toutes le problème grec et établir des pare-feu pour éviter la contagion aux autres pays et aux banques les plus fragiles, mais il est aussi nécessaire d'offrir aux marchés une perspective à plus long terme sur les réformes qui empêcheront la zone euro de répéter les erreurs qui l'ont amenée là où elle es