Avec la multiplication des signaux de ralentissement économique et les menaces qui se précisent autour du triple A de la France, le gouvernement n’a plus le choix. Sa révision d’une prévision de croissance de plus en plus extraterrestre pour 2012 est imminente, avec pour conséquence directe un nouveau tour de vis budgétaire qui pourrait atteindre 5 à 9 milliards d’euros.
Le ministre de l'Economie, François Baroin, est le premier à avoir reconnu, en début de semaine, que la prévision de progression de 1,75% du PIB pour l'année prochaine, sur laquelle a été bâti le budget actuellement en discussion à l'Assemblée, était «probablement trop élevée». Il y a «un risque», ajoutait-il, qu'elle soit inférieure à 1,5%. Un euphémisme quand on sait que le consensus des économistes, c'est-à-dire la moyenne de leurs prévisions, table désormais sur un petit 0,9% de croissance en 2012.
Crédibilité. L'annonce par Moody's d'une mise sous surveillance de la France les trois prochains mois, puis celle de Standard & Poor's vendredi d'une dégradation certaine en cas de récession en zone euro ont accentué la pression en faveur d'une baisse rapide de la prévision de croissance. Berlin l'a fait dès cette semaine, diminuant de près de moitié son estimation pour 2012 : 1% au lieu de 1,8%. Philipp Rösler, le ministre allemand de l'Economie, a expliqué que «le rythme d'expansion a ralenti, comme on s'y attendait».
Gage de crédibilité et de réactivité pour la Franc