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Libération

Le chant funèbre des jeunes banquiers

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Dans les archives de «Libé», il y a vingt-quatre ans. Deux jours après le krach du «lundi noir», l’heure est au bilan. Les grands perdants sont les banques de trésorerie, basées sur les activités de marché.
par Dominique Nora, (Libération du 22 octobre 1987).
publié le 22 octobre 2011 à 0h00

Avec la nette reprise des marchés, c’est l’heure des comptes. Quelles sont - et quelles seront - les séquelles de l’onde de choc qui a secoué le système financier français ces derniers jours ? Y a-t-il des victimes, des blessés graves, des moribonds ? Le système bancaire court-il un danger ? A cette avalanche de questions, il ne peut pas encore y avoir de réponse tranchée. Sur le marché, courent les bruits les plus divers… et le verdict varie du tout au tout. Deux certitudes cependant : le système financier français ne court pas le risque d’une «crise de liquidités» comme en 1929. Et bien que certains établissements aient essuyé de lourdes pertes, il n’y a pas non plus de grosses faillites bancaires à l’horizon.

En revanche, la communauté financière s’interroge sur la viabilité de certaines catégories d’établissements, comme les banques dites de trésorerie, dont le noyau des activités est le courtage (trading). Autres clignotants : la prolifération des activités hors bilan, et le manque de rigueur des systèmes de contrôle des opérations des gérants de portefeuilles ou des commis des charges.

En ce milieu de semaine, «radio rumeur» a pris le pouvoir dans la sphère financière où, depuis lundi, circulent des noms et des chiffres pour le moins bizarres. Le milieu est tellement compétitif que chacun profite de la crise pour régler ses querelles de clocher. Ainsi entend-t-on que, du côté des charges d'agents de change, «trois firmes - Buisson, Lavandeyra et Leven - ont énormémen