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Libération

Le jour de la dernière chance attendra

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Incapable d’arracher un accord à Angela Merkel au terme de 2 h 30 de réunion, samedi à Bruxelles, Nicolas Sarkozy est sorti la tête basse.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant et Nathalie Dubois
publié le 24 octobre 2011 à 0h00

Le visage des mauvais jours, Nicolas Sarkozy, entouré de ses conseillers et de ses gardes du corps, traverse en trombe le hall de l'hôtel Amigo, près de la Grand-Place de Bruxelles, s'engouffre dans l'ascenseur et regagne sa suite. Il est 23 h 30, samedi, veille d'un nouveau sommet consacré à la crise de la zone euro. Quelques minutes plus tard, arrivée de la chancelière allemande. C'est une tradition, le couple partage le même hôtel, même s'ils font chambre à part. La délégation allemande loge au 4e, la française au 3e. Angela Merkel souriante, détendue, salue les quelques journalistes présents et s'installe au bar de l'hôtel où plusieurs tables lui ont été réservées. Elle commande un verre de vin blanc et entame une discussion animée avec cinq de ses conseillers. Ça rigole sec. Les deux dirigeants ne semblent pas sortir de la même réunion. Pourtant, pendant 2 h 30, Merkel et Sarkozy, en compagnie de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, de José Manuel Barroso, le président de la Commission, et de Herman Van Rompuy, le président du Conseil, ont négocié au couteau un plan de sortie de crise. En vain, comme le confie la délégation française : «Les progrès ont été millimétriques. On n'aura pas d'accord avant le sommet de mercredi», convoqué à la demande de l'Allemagne qui veut prendre son temps avant de s'engager.

«Ils doivent rire». Pourtant, à son arrivée à Bruxelles, Sarkozy avait dramatisé les enj