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Libération

L’humiliation publique de Silvio Berlusconi

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 25 octobre 2011 à 0h00

«Ils m'ont traité comme un écolier.» Au lendemain du sommet de Bruxelles, la presse italienne se faisait hier l'écho du désarroi de Silvio Berlusconi après les remontrances d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy. Convaincu notamment d'avoir rassuré la chancelière allemande sur l'engagement de l'Italie à respecter son objectif d'équilibre budgétaire dès 2013 et à adopter des réformes structurelles pour relancer la croissance, le chef du gouvernement italien ne s'attendait visiblement pas à être publiquement sermonné. En clair, il lui a été donné trois jours, c'est-à-dire jusqu'à demain, pour «prendre des mesures sur la dette et la croissance». «C'est le délai que nous avons pour nous sauver, sinon ils en viendront à demander un autre exécutif», aurait commenté l'entourage du Cavaliere.

La conférence de presse commune de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel a en tout cas levé toute ambiguïté sur les doutes nourris par Paris et Berlin quant à la capacité du Cavaliere à prendre des décisions. A la question «Etes-vous rassurés après avoir entendu [Berlusconi], alors que l'Italie est de plus en plus en ligne de mire des agences de notation ?» le Président et la chancelière ont répondu par un long silence, un vrai moment d'embarras et un sourire éloquent, tandis que la salle sombrait dans une hilarité complice. La scène est depuis reprise en continu sur les chaînes et sites d'information transalpins. «Les gestes et les expressions qui ridiculisen