La prime «dividendes» est-elle en train de virer au fiasco ? A six jours de la date butoir des négociations dans les entreprises, les montants attribués jusqu’ici s’avèrent décevants, quand ils ne relèvent pas de la pure provocation. Bien en deçà, en tout cas, des niveaux sur lesquels le gouvernement communiquait.
Ce dispositif, décidé dans l’urgence au printemps, impose aux entreprises de plus de 50 salariés de verser une prime ou tout autre avantage à leurs employés, si les dividendes versés aux actionnaires en 2011 sont supérieurs à la moyenne de ceux attribués les deux années précédentes. Laissant penser dans un premier temps que la prime serait de 1 000 euros, le gouvernement s’était ensuite ravisé, renvoyant la détermination de son montant aux négociations d’entreprise, dans la limite d’un plafond de 1 200 euros pour bénéficier des exonérations de cotisations sociales. Dans la foulée, une étude d’impact commandée par le ministère du Travail tablait sur un montant moyen de 700 euros par salarié.
Infime. Or, selon notre enquête, sur 19 des 23 sociétés du CAC 40 soumises à l'obligation de verser la prime, le montant moyen de celle-ci s'élèverait à 300 euros. Soit moitié moins que ce que prévoyait le gouvernement. Et encore s'agit-il des entreprises du CAC qui sont a priori celles dont les gratifications devraient être les plus généreuses, compte tenu de leur assise financière et de leur exposition médiatique.
Parmi ces plus grosses capitalisations boursières