Après le succès de la première journée mondiale de mobilisation, qui a rassemblé, le 15 octobre, plusieurs dizaines de milliers d’«Indignés» dans près de 80 pays, le mouvement continue d’essaimer, à l’instar de l’Allemagne où 100 contestataires se sont installés vendredi devant le siège de la Banque centrale européenne, à Francfort. Le point en Espagne, Grande-Bretagne et France.
En Espagne, une conscience sociale accrue
En Espagne, s’ils sont moins visibles, ils n’en sont pas moins actifs. Les Indignados, précurseurs de ce mouvement devenu mondial en occupant la Puerta del Sol de Madrid le 15 mai, se font effectivement plus rares dans l’espace public qu’au cours des premiers mois. On les voit ainsi moins sur les places des grandes villes, de Barcelone à Séville. Ils ont également réduit la voilure des «actions coup-de-poing» qu’ils organisaient devant la Chambre des députés à Madrid, la Bourse de la capitale, le Parlement catalan ou le siège d’une entreprise licenciant en masse, par exemple Telefonica, le géant de télécoms qui met à la rue 2 000 personnes alors que ses bénéfices battent des records.
Pourtant, cinq mois après leur éclosion, contre toute attente, les Indignés espagnols n'ont rien perdu de leur vigueur. Sous leur impulsion, des centaines d'associations de quartier s'organisent sur le même mode : réunions fréquentes, interminables, où beaucoup prennent la parole, toujours en quête d'un consensus. «Désormais, le principal rôle du mouvement est de dynamiser des