Dans son livre Leur grande trouille (éditions Les Liens qui libèrent), le journaliste François Ruffin, fondateur du journal Fakir, prend la défense du protectionnisme. Il dénonce l'ostracisme autour de cette option économique, et les ambiguïtés de la gauche antilibérale elle-même à ce sujet.
Montebourg est devenu un héraut du protectionnisme. Mais, dès le lendemain de la primaire socialiste, le discours dominant est redevenu le même, les partisans du libre-échange sont retombés sur leurs pieds. Montebourg a vu ses idées dénoncées comme proches du nazisme ou du stalinisme. Aucun des principaux candidats ne défendra le protectionnisme en 2012.
Pourquoi vous, journaliste dans un journal d'enquête sociale, avez-vous décidé d'écrire un livre pour défendre le protectionnisme?
Parce que j'étais fatigué d'assister à des défaites en permanence. Je suis d'Amiens, j'ai donc eu l'occasion d'assister en première ligne au massacre de l'industrie locale. Jusqu'à la nausée. Cela fait deux ans que je ne me suis pas rendu dans une usine en fermeture, parce que c'est toujours la même chose, les mêmes discours. Si on n'a pas de solution à proposer, c'est inutile, il ne reste qu'un sentiment de dégoût. La cause est toujours la même, et ceux qui ont le regard le plus lucide là-dessus, ce sont les patrons, qui expliquent par exemple comment ils se font bouffer par la métallurgie turque, indienne etc.
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