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Libération
Interview

«On aurait voulu voir Obama s’engager avec plus de force»

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Thea Lee, codirigeante de la principale confédération syndicale américaine, AFL-CIO :
publié le 31 octobre 2011 à 0h00

Le dépit est grand au siège de l'AFL-CIO, la fédération des syndicats américains qui occupe un énorme bloc de béton au centre de Washington. Thea Lee, l'une des principales dirigeantes de l'organisation, dont elle a été directrice politique et économiste en chef, s'en explique à Libération.

Etes-vous satisfaits du bilan Obama ?

Notre réponse est mitigée. Obama a hérité d'un vrai pétrin économique et il s'est heurté à des républicains particulièrement intransigeants. Mais, parfois, nous aurions souhaité qu'il se batte davantage pour nos intérêts, qu'il soit un négociateur plus tenace. Il est clair que nous avons beaucoup de frustration. Mais ces dernières semaines, le Président nous a aussi surpris avec son très robuste plan pour l'emploi de 447 milliards de dollars [316 milliards d'euros] et sa proposition d'augmenter les impôts des plus riches ou des entreprises pour financer ce plan. Ce sont là des mesures qu'on lui réclamait depuis longtemps, en public et en privé.

Les syndicats sont-ils prêts à se remobiliser pour Obama comme ils l’ont fait en 2008 ?

Nous n’en sommes pas totalement sûrs. Mais nous ferons ce que nous pourrons, car l’alternative républicaine serait abominable. Ce qui va changer dans la prochaine campagne, c’est que nous voulons faire moins de soutien direct aux candidats ou aux partis et consacrer plus de moyens à la mobilisation de nos membres. Plutôt que de faire des chèques aux candidats, nous embaucherons nos propres militants pour expliquer en quoi ce vote est important pour les travailleurs et quels candidats ont voté contre des lois qui auraient créé des em