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Analyse

La Banque centrale comme seul recours

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Trichet a ouvert la brèche d’une politique volontaire, que Draghi devrait élargir.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 1er novembre 2011 à 0h00

Seule la Banque centrale européenne (BCE) a désormais les moyens de sauver la zone euro. Aucune des rustines mises au point par les dix-sept Etats partageant la monnaie unique au cours des onze sommets de rang qui se sont succédé depuis février 2010 n’est parvenue à enrayer la crise. Les marchés financiers se méfient de plus en plus des dettes souveraines européennes, comme le montre la nouvelle plongée des Bourses, hier.

La plupart des économistes en sont désormais persuadés : seule la puissance de feu virtuellement illimitée dont dispose la BCE est susceptible de stopper la spirale infernale qui menace d'emporter l'euro. Il reviendra à Mario Draghi de franchir le pas ou d'assister à l'effondrement de l'euro : «La BCE n'aura pas le choix si elle veut continuer à exister», prédit Paul De Grauwe, professeur à l'université catholique de Leuven, en Belgique, qui défend une intervention massive de Francfort : «Il s'agit d'une question de survie.»

Planche à billets. Jean-Claude Trichet, qui a quitté hier son bureau présidentiel du 35e étage de l'Eurotower, siège de la BCE à Francfort, a déjà profondément changé la doctrine de son institution. Mais cela a été au prix de vives tensions avec l'Allemagne, qui n'a guère apprécié de voir dilapider l'héritage idéologique de la Bundesbank. Il ne pouvait donc guère aller plus loin, surtout en fin de mandat.

C’est en mai 2010, devant l’aggravation de la crise grecque, que Trichet a décidé, contre