Il est distant sans être froid. Il connaît la finance privée mais s’est parfaitement fondu dans sa tâche de grand commis d’Etat. Son passeport est italien mais il est à mille lieux des frasques et des coups d’éclat d’un Silvio Berlusconi. Mario Draghi succède ce matin à Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne (BCE). Et il va devoir utiliser tous ses talents d’équilibre et de compromis au moment où l’Europe monétaire tremble sur ses bases et où son pays fait figure, après la Grèce, d’épicentre potentiel d’un nouveau séisme financier.
Désigné fin juin par les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, le gouverneur de la Banque centrale d'Italie n'était pas au départ le favori. Berlin souhaitait propulser un Allemand à la succession du Français Trichet. Au début de l'année, Axel Weber, président de la Bundesbank, semblait le candidat in pectore. Mais considéré comme trop rigide notamment pour sauver la Grèce, les autorités françaises auraient mis leur veto. Weber s'est alors mis en retrait en février. Restait à trouver une alternative crédible à travers une figure compétente, capable à la fois de rassurer Angela Merkel sur la rigueur des comptes et faire preuve de diplomatie et de ductilité dans la gestion des crises. Souvent défini comme un «homme du Sud avec un tempérament du Nord», le choix s'est rapidement tourné vers Mario Draghi en raison à la fois de son caractère, de sa compétence et de son expérience.
Valse. Né