Un vent de panique a déferlé hier de Tokyo à Wall Street, en passant par Paris et Milan, après l’annonce surprise par le Premier ministre grec, lundi vers 21 h 30, d’un référendum sur le plan européen de sauvetage de son pays. Ce coup de poker de Georges Papandréou a pris au dépourvu tous les dirigeants de l’Union européenne. C’est la stupeur et l’accablement dans toutes les capitales, à 48 heures de l’ouverture du G20 de Cannes, où Nicolas Sarkozy s’était juré que les Européens arriveraient avec un paquet bien ficelé susceptible de recueillir le soutien des autres grandes puissances en échange de leurs efforts pour enrayer la crise de la dette.
Embarras. Pour les dirigeants européens, consulter les électeurs grecs sur la draconienne potion de rigueur dictée par Bruxelles est difficilement attaquable sur le plan démocratique. D'où l'embarras certain de Paris et Bruxelles. Mais l'initiative impromptue de Papandréou a jeté un sérieux doute sur l'accord laborieusement acquis, à l'aube du 27 octobre, par les 17 dirigeants de la zone euro pour éviter une faillite de la Grèce. Voire un effondrement de la monnaie unique. L'agence de notation Fitch a d'ailleurs immédiatement sorti le bâton, en soulignant qu'un «non» grec aurait de «graves conséquences pour la stabilité financière et la viabilité de la zone euro».
Le chef de l'Etat français était pourtant soulagé il y a cinq jours qu'on ait «évité la catastrophe» ; le voilà pris à contrepied par un re