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Libération

Berlin veut négocier un accord de paie

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Travail . Angela Merkel pourrait proposer l’instauration d’un salaire minimal. Une révolution en Allemagne.
publié le 2 novembre 2011 à 0h00

L'Allemagne aura peut-être bientôt un salaire minimum. Le gouvernement Merkel, jusqu'alors hostile à l'introduction d'un Smic à l'allemande, s'apprête à céder, sous la pression de sa base, au sein même de la droite allemande. «La question n'est plus de savoir si nous allons avoir un salaire minimum, mais comment négocier son niveau exact», a précisé la ministre du Travail, Ursula von der Leyen. L'idée serait que les partenaires sociaux - et non les pouvoirs publics comme c'est le cas en France - négocient un salaire minimum valable pour l'ensemble du pays. Le montant pourrait tourner autour de 7 euros de l'heure brut (contre 9 euros en France).

Le signal est important. L’Allemagne est aujourd’hui l’un des rares pays de l’OCDE à ne pas avoir de salaire minimum interbranche. Les partenaires sociaux ont juste la possibilité de négocier des minima, secteur par secteur. C’est déjà le cas pour le bâtiment et les travaux publics, les aides-soignantes, les personnels dans le nettoyage industriel ou les intérimaires.

A l'heure actuelle, 4 millions de salariés bénéficient d'un «Smic» en Allemagne. Mais 5 millions touchent des salaires dérisoires. Les cas de coiffeuses payées 2 euros de l'heure ou de femmes de ménage gagnant un euro par chambre nettoyée dans les hôtels ont défrayé la chronique ces derniers temps, provoquant la colère de l'opinion - y compris à la CDU, le parti de Merkel - à l'heure où le secteur bancaire jongle avec les milliards. Selon une étude réalisée par la