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Libération
Décryptage

La Grèce ajoute une escale à l’odyssée de la dette

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Après presque deux ans de rustines, l’Europe n’en finit plus de chercher la sortie.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 2 novembre 2011 à 0h00

Georges Papandréou aura au moins réussi à faire la démonstration de l’extrême fragilité de la zone euro. En annonçant, lundi soir, qu’il voulait organiser un référendum sur le plan d’aide à la Grèce adopté jeudi matin par le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, le Premier ministre grec a paniqué les marchés financiers, qui s’interrogent de plus en plus sur la viabilité à long terme de la monnaie unique. Que cette consultation ait lieu ou non, le coût du coup de Papandréou sera très élevé pour la zone euro.

Pourquoi un référendum Grec augmente-t-il les risques d’explosion de la zone euro ?

C’est l’effet domino. Jusqu’à fin 2009, les marchés ne faisaient quasiment pas de distinctions entre l’Allemagne et la Grèce lorsqu’ils leur prêtaient de l’argent. En clair, pour eux, la zone euro était un ensemble intégré où la solidarité financière entre les 17 Etats était implicite. Mais, l’augmentation de la dette publique des pays européens de 20 à 30 points à cause de la crise de 2007-2008, ainsi que la révélation, en octobre 2009, du mensonge grec sur l’ampleur de son déficit public, a commencé à faire douter les marchés de la capacité des différents Etats à honorer leur signature, c’est-à-dire à rembourser leurs emprunts. Surtout, Berlin a longuement hésité à affirmer son soutien à la Grèce : il a fallu attendre fin avril 2010 pour que la chancelière se décide enfin à mettre la main au portefeuille, après avoir caressé l’idée d’une fa