Bernard Pinaud est le délégué général de l'ONG CCFD-Terre Solidaire, association chrétienne qui lutte notamment contre les paradis fiscaux et la dette des pays pauvres. Après avoir rencontré Nicolas Sarkozy mercredi matin, il est présent au G20 de Cannes et au contre-sommet de Nice. Il raconte «son» G20.
Dans le document résumant les propositions du CCFD, vous écrivez que le G20 n'est ni légitime, ni efficace pour régler l'ordre du monde. Pourquoi alors vous y rendre?
Le G20 a été créé pour sortir de la crise financière. Aujourd'hui, il s'occupe d'un ensemble de questions bien plus large. De quel droit ? Pour nous, l'enceinte légitime pour cela, c'est l'ONU. Que 19 pays se rencontrent et discutent, pourquoi pas. Mais ils ne sont pas les directeurs de la planète - même si le passage du simple G8 au G20 est un progrès. Malgré tout, ces pays représentent 85% du PIB mondial, donc ce sommet a un impact énorme. On ne peut pas s'en désintéresser. Disons qu'on s'adresse aux pays qui composent le G20, pas au G20 en tant que tel.
Quel était l'objet de votre rencontre avec le Président, mercredi?
L'idée, dans cette dernière ligne droite avant le sommet, au moment où le texte final est pratiquement établi, c'est d'insister sur les quelques points où il y a encore un