Pour bien mesurer la colère de Nicolas Sarkozy à la suite de l'annonce impromptue du référendum grec, il faut avoir en tête l'importance de ce sommet du G20 à Cannes dans le dispositif présidentiel. Tout à la fois symbolique et stratégique. Symbolique, car il était censé refermer une séquence ouverte un 25 septembre 2008, par le fameux discours de Toulon, qui promettait, en pleine crise de la finance mondiale, ni plus ni moins que la «refonte du capitalisme». Stratégique, car Nicolas Sarkozy devait sortir de ce sommet de Cannes avec une stature - celle d'un Président entièrement mobilisé par la crise européenne et les grandes affaires du monde - précieuse pour la campagne présidentielle. Voilà pour la théorie. Car il y avait un préalable à tout cela : que la crise grecque soit réglée. Or, depuis lundi soir et l'initiative du Premier ministre grec, c'est avec le pire scénario que Nicolas Sarkozy va devoir composer.
Gravité. A l'Elysée, on espère toujours pouvoir vendre l'image d'un Président «réformateur du capitalisme mondial». Même si la partie s'annonce très difficile : depuis le discours de Toulon, Nicolas Sarkozy a beaucoup promis, et donc fatalement beaucoup déçu. «Le laisser-faire, c'est fini. Le marché tout puissant qui a toujours raison, c'est fini», avait ainsi déclaré le chef de l'Etat, qui ambitionnait de rebâtir le système monétaire mondial lors de ce sommet. Des mots qui sonnent aujourd'hui étrangement, alors que les ma