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Libération

L’aide chinoise sous condition

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Hu Jintao fait part de ses exigences, sans dévoiler sa stratégie concernant le sauvetage de l’euro.
publié le 3 novembre 2011 à 0h00

«Les paroles, une fois prononcées, sont comme des montagnes.» Fidèle à ce proverbe mandchou, le président chinois Hu Jintao n'a, jusqu'alors, en rien engagé son pays à acheter la moindre parcelle du fonds de secours européen. Arrivé hier à Cannes, Hu s'est contenté de «souhaiter sincèrement» à ses hôtes «la stabilité de la zone euro et de l'euro». En espérer davantage eût été oublier que les Chinois sont des négociateurs chevronnés. Dans le Figaro, hier, le numéro 1 du PC chinois a lié «le traitement de la question de la dette souveraine» à «l'avancement de négociations multilatérales pour la libéralisation du commerce». Le partenariat, a-t-il précisé, doit reposer sur «les avantages mutuels et le principe du gagnant-gagnant». Au travers de cette langue de bois perce la volonté de mettre un préalable à une participation éventuelle de la Chine au Fonds européen de stabilité financière. Le Premier ministre, Wen Jiabao, avait clairement expliqué, en septembre, la nature de cette contrepartie : l'octroi à la Chine du «statut d'économie de marché», qui lui permettrait d'échapper aux mesures antidumping de l'UE. Craignant que les produits chinois inondent l'UE, la Commission a jusqu'alors refusé. Et, selon le calendrier de l'OMC, la Chine n'obtiendra pas ce statut avant 2016.

Une autre demande pourrait être mise sur la table : la levée de l'embargo de l'UE sur les ventes d'armes. Hu a aussi demandé que le G20 <