Député (PS) de Saône-et-Loire, inventeur du concept de «démondialisation», Arnaud Montebourg déplore une «perte de souveraineté» européenne.
L’Europe qui se tourne vers la Chine, c’est un bon signe ou, comme l’a dit Jérôme Cahuzac, un «Munich social et commercial» ?
C’est une très grave défaillance de l’Europe qu’elle paiera très cher. Elle montre qu’elle est incapable de résoudre ses problèmes elle-même. Elle se met dans la main d’une puissance dangereuse pour elle. La Chine pratique le protectionnisme et l’agressivité industrielle et commerciale. Nous pratiquons la naïveté. Cet accord aliène une partie de la souveraineté européenne. Ceux qui emploient l’expression de «Munich» ont parfaitement bien pesé leurs mots. Sur nos 50 milliards de déficit extérieur, il y en a 22 avec la Chine. Autrement dit, Pékin et sa concurrence déloyale sont responsables de 40% de notre appauvrissement extérieur. Au plan européen, nous avons stupidement ouvert il y a dix ans, sans aucune contrepartie, nos marchés aux Chinois, qui ont réalisé des montagnes d’excédents, poursuivant la destruction de nos emplois.
Comment expliquer que le Conseil européen soit allé chercher Pékin ?
Nous avons des dirigeants faibles et sans caractère. Ils n’ont pas mesuré que le seul problème dans la crise des dettes publiques, c’est l’absence d’une Banque centrale européenne (BCE) qui fasse, comme dans toutes les nations modernes, son travail : racheter les dettes des Etats au lieu de les faire rembourser par la sueur des contribuables.
Le recours à la Chine serait une défaite de Sarkozy…
C’est une capitulation face à Angela Merkel et à sa stratégie nationaliste et antieuropéenne. Maintenant, la France est sur le porte-bagages de la droite alle