«Le choix n'est pas entre ce gouvernement ou un autre, mais entre le oui ou non à l'accord, le oui ou non à l'euro, le oui ou non à l'Europe.» A une exception et deux réserves près, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a réussi à faire partager cette analyse par le Conseil des ministres, hier matin, après avoir dénoncé «les réactions enragées des intérêts menacés, les médias hostiles et les partis d'opposition» qui ont condamné le recours direct au peuple. Et Papandréou de partir pour Cannes afin de s'en expliquer devant ses partenaires, laissant les socialistes se débattre dans la tempête politique qu'il a soulevée.
«En réalité, explique une députée contestatrice, Papandréou a remporté la première manche ! Les ministres qui auraient pu contester son autorité se sont couchés et l'opposition interne n'a pas de chef de file.» Selon elle, il suffirait d'arracher un vague soutien international au référendum et il deviendrait «le maître absolu du jeu». D'autant que le vote de confiance, demain, ne se présente pas trop mal pour le Premier ministre. Certes, il ne dispose plus que de 152 députés, pour une majorité nécessaire de 151 élus, mais il pourrait compter sur l'appoint de certains exclus et d'un ou deux indépendants, alors qu'aucun parlementaire du Pasok (Parti socialiste, au pouvoir) ne semble suffisamment téméraire pour faire tomber le gouvernement. Bref, le «coup» à double détente, vote de confiance-référendum, pourrait