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Libération
Interview

«Pékin propose le gagnant-gagnant»

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Jean-Pierre Raffarin. L’ancien Premier ministre défend une participation de Pékin :
publié le 3 novembre 2011 à 0h00

Ex-Premier ministre et sénateur (UMP) de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin se félicite que la souveraineté de l'Europe «reste intacte».

La participation de la Chine au plan de sauvetage européen est-elle un «Munich social et commercial», comme le dit Jérôme Cahuzac, le président (PS) de la commission des finances de l’Assemblée ?

Jérôme Cahuzac mérite mieux que cette petite phrase. C'est caricatural ! La Chine soutient bien davantage les Etats-Unis que l'Europe. La Chine évolue plus vite que nous. Ce peuple n'a jamais été impérialiste pendant 5 000 ans ! Soyons modestes avant de donner des leçons… La Chine n'est pas responsable de la dette européenne ni des tensions internes à la Grèce. Hu Jintao [le président chinois, ndlr] plaide pour la stabilité. Quant à notre souveraineté, elle reste intacte.

Si la Banque centrale européenne pouvait racheter des dettes comme le voulait Sarkozy, nous n’aurions pas besoin de la Chine. Le recours à la Chine n’est-il pas une défaite de Nicolas Sarkozy face à Angela Merkel ?

Nicolas Sarkozy, en effet, avait vu juste. Mais, en toute hypothèse, l'Europe ne peut rester seule avec ses dettes, elle a besoin de croissance pour rassurer ses créanciers. Où peut-elle trouver de la croissance ? Evidemment dans le partenariat avec les Brics [Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud], moteurs actuels du monde. La Banque centrale européenne, dans les traités, est indépendante des Etats, les Etats sont donc contraints d'aller chercher ailleurs leur soutien. La seule stratégie est celle du partage de la croissance mondiale. La défaite serait de ne pas trouver de solution à la crise européenne. Après le cavalier seul de la Grèce, l'Europe a vraiment besoin du leadership de Nicolas Sarkozy pour réussir le G20.

Face au protectionnisme chinois, la France peut-elle continuer à ouvrir ses marchés sans contreparties ?

Evidemment le commerce doit être, entre deux pays, équilibré. Les Allemands s’y emploient avec succès. Nous devons aussi faire d