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TRIBUNE

Un front unique contre l’austérité

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par Cédric Durand, Maître de conférence en économie à Paris-XIII et Razmig Keucheyan, maître de conférence en sociologie à Paris-IV
publié le 3 novembre 2011 à 0h00

Toujours chercher la contradiction principale. Cette recommandation du révolutionnaire Mao - pas encore président au moment où il l’énonce - vise à trouver l’élément de cohérence dans une situation politique aux contours incertains. Aujourd’hui, la contradiction principale n’est pas difficile à repérer. D’un côté, on trouve ceux qui s’apprêtent à mettre en œuvre une nouvelle vague d’austérité et à défendre coûte que coûte le triple A français. Dans la classe politique, ils sont de toute évidence les plus nombreux. S’il est un enseignement à tirer de la primaire socialiste, c’est que le PS ne se distingue guère en la matière de Nicolas Sarkozy ou des préconisations des instances européennes.

De l’autre côté de la contradiction principale se trouvent ceux qui vont résister à l’austérité. Minoritaires dans la classe politique, ils promettent en revanche d’être nombreux dans la population si un front de résistance social et politique se met en place à temps.

Les forces susceptibles de résister à l'austérité se divisent à l'échelle globale en trois principaux secteurs. D'abord, un ensemble de partis politiques, fruits des recompositions au sein de la «gauche de la gauche» depuis une vingtaine d'années. De Die Linke en Allemagne au Bloco de Esquerda au Portugal, de l'Alliance rouge-verte au Danemark à la pléthorique gauche radicale grecque, en passant par le Nouveau parti anticapitaliste et le Front de gauche en France, les tentatives de mettre sur pied des organisations situées à g