Au-delà des misères quotidiennes et des privations annoncées, nos dirigeants ne cachent plus le risque d’effondrement et de chaos. Brusque sursaut après des années de complaisance vis-à-vis du capital financier, de son arrogance, de l’explosion de ses produits toxiques, de la prospérité de ses paradis fiscaux, de sa course effrénée vers des profits extravagants. Mais, aujourd’hui encore, s’employant à éteindre les foyers d’incendie les plus menaçants, les gouvernements en place, prisonniers de leur modèle économique, ne s’attaquent pas de front à ses excès.
Et les peuples manifestent leur indignation.
Frappés dès à présent par le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat, le démantèlement des services publics, la dégradation de l’environnement, l’extension des zones d’exclusion, ces peuples tentent de s’opposer aux plans successifs de rigueur qui réduisent l’activité et l’emploi. Mais leur indignation peine à se transformer en engagement ; l’opinion, sous forte pression idéologique et médiatique, incitée au repli sur des intérêts personnels, a du mal à concevoir la viabilité d’une autre économie qui soit dégagée de la seule recherche du profit et qui s’attache à l’homme, à son mieux vivre, à la protection de son environnement. Et pourtant, il existe des voies, des alternatives vers cette autre économie ; elles émergent déjà. Nous les rencontrons partout sous des formes multiples quoiqu’encore fragmentées.
Des myriades d’initiatives sociales et solidaires fleurissent, qui ne créent